Combattre rhumes, sinusites et maux de gorge, lutter contre l’insomnie et l’anxiété…
Les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles sont nombreuses. En massages, inhalations ou par voie orale et en suivant quelques précautions d’utilisation.
Vertus thérapeutiques
Autrefois nommée essence aromatique, la terminologie “huile essentielle” de plantes aromatiques n’apparaît que dans les années 1970. Influent par ses recherches au cours de la première moitié du 20e siècle, l’ingénieur-chimiste lyonnais, René-Maurice Gattefossé, est considéré comme l’un des pères fondateurs de l’aromathérapie.
Connues depuis des millénaires, les huiles essentielles jouent un rôle de premier plan parmi les remèdes à base de plantes et possèdent des propriétés thérapeutiques reconnues. L’huile essentielle est obtenue par distillation de la plante à la vapeur d’eau en alambic. La vapeur d’eau passe à travers le tissu végétal. Les cellules contenant l’huile essentielle éclatent et le mélange vapeur-huile essentielle est ensuite séparé dans un condenseur. L’huile essentielle peut également être obtenue par pressage. Les substances aromatiques et volatiles des huiles sont composées de différentes molécules. Solubles dans l’huile et dans l’alcool, ces produits ne le sont pas dans l’eau. Très concentrées et très actives, les huiles essentielles agissent à faible dose et s’emploient au compte-goutte. Extrêmement volatiles, elles doivent être tenues hors de portée des enfants.
Modes d’utilisation
Sur plus de 400 essences issues de végétaux, seule une centaine d’huiles essentielles sont utilisées en aromathérapie. En voici les modes d’utilisation les plus répandus.
L’utilisation par voie orale est la plus courante mais n’est pas recommandée sans avis médical. Certaines huiles essentielles ont une toxicité aiguë, aussi l’automédication est tout à fait déconseillée.
Des suppositoires peuvent être utilisés pour certaines infections broncho-pulmonaires. Absorbés au niveau du système veineux hémorroïdaire, ces composés évitent ainsi de passer par le foie.
En massage, le principe actif d’une huile essentielle est mélangé à une huile inerte comme l’huile d’amande douce. Le mélange pénètre alors à travers la peau. Cependant, certains produits actifs peuvent entraîner des irritations ou des allergies sur certains épidermes et ne doivent jamais être appliquées sur les muqueuses ou autour des yeux.
Les diffuseurs d’huiles essentielles permettent une vaporisation des produits actifs. En fumigation, inhalation ou par diffuseur électrique, les principes actifs pénètrent les bronches et rejoignent la circulation sanguine.
Quelques utilisations
Originaire d’Australie et cultivé en Corse, l’eucalyptus globulus exhale une odeur balsamique soutenue. Ses constituants aident l’organisme à lutter contre les infections respiratoires. Expectorante, mucolytique, bactéricide et anti-inflammatoire, l’huile essentielle extraite de cet eucalyptus se prête particulièrement au traitement des bronchites.
D’une grande tolérance cutanée, l’huile essentielle d’eucalyptus radiata est efficace pour lutter contre les affections des voies respiratoires hautes, telles que les rhumes et les sinusites. Très efficace contre les affections ORL, elle est indiquée chez l’enfant comme chez l’adulte grâce à sa très faible toxicité.
Provenant des feuilles de l’arbre malgache, l’huile essentielle de ravintsara à la senteur vivifiante, contribue à lutter contre les grippes, angines, maux de gorge, rhino-pharyngites et autres maux de saison. Cette huile essentielle est indiquée en prévention et en traitement des affections respiratoires.
Trois sortes d’huiles essentielles sont extraites du romarin. Ces huiles essentielles de romarin officinal sont plus ou moins chargées en camphre, cinéole ou verbénone, qui leur confèrent leurs propriétés spécifiques. Le romarin à camphre agit principalement sur le système neuromusculaire en soulageant crampes, courbatures ou torticolis. Le romarin à cinéole est utilisé en expectorant. Le romarin à verbénone est efficace pour les problèmes digestifs et hépatiques mais peut être néfaste à fortes doses.
L’huile essentielle de pin sylvestre est un puissant antiseptique respiratoire. Tonifiante et stimulante, elle est décongestionnante et est utilisée en pneumologie, rhumatologie et dermatologie. Cette huile essentielle exhale une senteur forestière fine et fraîche.
Le thym, contenant du thymol, est un puissant anti-infectieux et antibactérien. L’huile essentielle de thym qui combat les petits coups de froids de l’hiver, est idéale pour renforcer le système immunitaire. Il faut être prudent, cette huile essentielle peut entrainer des brûlures de la peau.
Soin des cheveux
Pour favoriser la pousse des cheveux, plusieurs huiles essentielles peuvent être utilisées, diluées, en réalisant des frictions avant chaque shampoing. On laisse agir une quinzaine de minutes avant de laver avec un shampoing doux. L’huile essentielle de Bay Saint-Thomas est à la fois tonifiante et chauffante. L’huile essentielle de menthe poivrée favorise une pousse plus rapide en stimulant la circulation sanguine du cuir chevelu. Les bulbes reçoivent ainsi davantage de nutriments et les cheveux poussent plus vite. L’huile essentielle de citron fortifie les parois des vaisseaux sanguins, fluidifie le sang et apporte vitalité et croissance à la chevelure.
L’utilisation de certaines huiles essentielles permet d’apaiser les irritations du cuir chevelu, dues à la pollution, au stress ou à la fatigue. Les huiles essentielles de romarin et de lavande sont efficaces, diluées dans un shampoing ou une huile végétale.
Lorsque les cheveux sont trop secs, quand l’activité des glandes sébacées n’est pas assez efficace, l’huile essentielle d’ylang-ylang est particulièrement agissante. Elle a un effet régulateur sur la sécrétion du sébum, tout en étant purifiante. On l’utilise diluée dans une huile végétale pour gainer chaque mèche avant de laver avec un shampoing doux.
Pour traiter les cheveux gras, on peut utiliser les huiles essentielles de bergamote, de citron, de cèdre de l’Atlas ou de pamplemousse. L’huile essentielle de noisette permet également de réguler la production de sébum et de nourrir le cheveu sans laisser de film gras.
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Précautions d’emploi
Dotées de principes actifs puissants, les huiles essentielles ne s’utilisent pas sans précaution – effets secondaires possibles – et comportent certaines contre-indications. Avant de les utiliser, il est nécessaire de prendre le conseil d’un spécialiste en aromathérapie, pharmacien ou médecin. Aucune preuve scientifique n’a permis d’en prouver l’efficacité dans le cadre d’essai thérapeutique standardisé. Il n’est ainsi jamais question de remplacer des médicaments par des huiles essentielles. A fortes doses, elles peuvent entraîner des intoxications.
Il est important de les choisir chémotypées ; cette identification permet, avant tout, de connaître le niveau de qualité d’une huile essentielle. Si l’information n’est pas précisée sur le conditionnement, il est probable que cette huile essentielle soit de médiocre qualité. Elles doivent également être estampillées HEBBD, huile essentielle biologiquement et biochimiquement définie.
Les huiles essentielles ne doivent jamais être versées directement dans une infusion. Il faut toujours les diluer dans un peu de miel ou de dispersant comme le Labrafil ®, vendu en pharmacie.
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Sources :
Ma bible des huiles essentielles, Danièle Festy, Ed. Leduc
200 remèdes aux huiles essentielles, Philippe Chavanne, Ed. First
Larousse des médecines douces, Valentine Brousse, Ed. Larousse