La permaculture s’appuie sur l’observation de trois grands principes, favoriser le bien-être de l’homme, préserver la nature et partager équitablement les ressources. Créer son potager en permaculture relève à la fois d’une éthique et d’une philosophie qui prônent le respect de la nature et celui de tous les organismes qui la composent.
Bien débuter
Un potager en permaculture est conçu de manière à imiter la nature du point de vue de la croissance des végétaux et de l’interaction entre les espèces. Aucun engrais ni pesticide n’est utilisé. Le potager en permaculture est composé de plantes indigènes, exploite la lumière du soleil et les ressources en eau de manière optimale, le tout sur une surface souvent plus réduite que le potager traditionnel. En respectant l’écosystème et en s’appuyant sur les lois de la nature, on obtient des jardins extrêmement diversifiés et qui nécessitent relativement peu de soins.
Avant de commencer la permaculture, il est conseillé d’examiner la nature de son terrain afin d’identifier les plantes qui sont en adéquation avec celui-ci. Préalablement, il est impératif de faire un croquis qui permettra de délimiter le terrain et les composants du futur potager. Il s’agit ensuite de déterminer l’ensoleillement du terrain. Ainsi, les variétés de fruits et de légumes seront disposées en fonction de leur besoin en soleil, en eau et en ombre.
Le croquis élaboré, il s’agit ensuite de le réaliser concrètement dans son jardin en gardant à l’esprit que le terrain doit être constamment cultivé. De nombreux êtres vivants y évoluent sans cesse. Procéder au paillage en disposant feuilles mortes ou paille afin de couvrir le sol. Il est important de ne pas trop labourer le terrain pour ne pas déstabiliser les organismes qui s’y trouvent.
Afin de favoriser les associations de plantations qui s’apporteront mutuellement ce dont elles ont besoin, il est préférable de cultiver serré. Si le jardin le permet, ne pas hésiter à installer une haie. Elle préservera les plantations du vent, encouragera la biodiversité et modèrera les températures.
Afin de favoriser la biodiversité, adopter le principe de la culture sur butte qui permettra la création de microclimats. Si la situation le permet, ajouter une mare qui s’avèrera être un composant fertile d’une grande importance pour le potager.
Quelques idées à suivre
Utiliser une grelinette afin de s’assurer que la terre est meuble en profondeur sans avoir à la retourner, évitant ainsi de porter atteinte à sa biodiversité et permettre une oxygénation suffisante.
Commencer par cultiver des semences anciennes et non hybridées. Les variétés naturelles sont capables de se renouveler d’elles-mêmes, dans leur état d’origine. De plus, elles s’adaptent parfaitement aux changements climatiques, contrairement aux semences de synthèse.
Pratiquer la rotation des cultures avec des engrais verts pour améliorer la structure du sol. Les engrais verts vont structurer le sol grâce aux racines de céréales notamment et également par l’apport d’azote, par les légumineuses comme le trèfle.
Utiliser des oyas – diffuseurs d’eau en argile – pour système d’arrosage. L’eau va naturellement suinter par les parois du pot qui aura été préalablement enfoui sous terre et rempli d’eau. L’arrosage par capillarité va permettre de générer une zone humide autour de laquelle on pourra cultiver différentes essences de plantes. Ce système présente le double-avantage de diminuer l’évaporation au sol et de réduire les risques de maladies et d’attaques de parasites dus à l’humidité autour de la plante.
Utiliser un lombricomposteur dans lequel on déposera les détritus d’origine azoté comme les fruits, les légumes et le marc à café, auxquels on mélangera des déchets carbonés tels que sopalin, papier journal et cartons ondulés… On récoltera ensuite le lombricompost qui, mélangé à 20 % avec de la terre, permettra d’obtenir un engrais de qualité pour les plantes. Dilué à hauteur de 10 % avec de l’eau, on obtiendra le thé de vers ou lombrithé qui permettra de créer une eau d’arrosage chargée en nutriments.
Sources : jardin-potager-bio.fr – article Amanda Petitgrand, Rustica