Ils et elles sont Youtubeurs, Youtubeuses, Blogueurs ,Blogueuses, Instagrameurs, Instagrameuses, Twittos, Twittas ! Derrière ces appellations se cachent, pour celles et ceux qui arrivent à en vivre, un réel métier faisant appel à des compétences variées.
Carte d’identité
Nom de vidéaste : Manon Bril
Âge : 31 ans
Ville : Toulouse
Formation : doctorante en Histoire. soutenance fin juin 2018.
Profession : Vidéaste web (« Youtubeuse »)
Spécialité : Vulgarisation de l’Histoire via le web social
E-mail professionnel : cestuneautrehistoire@gmail.com
Média utilisés :
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCKjDY4joMPcoRMmd-G1yz1Q
Twitter : https://twitter.com/brilmanon
Facebook : https://www.facebook.com/cestuneautrehistoirelachaine/
Instagram : https://www.instagram.com/manonbrilcuah/
Tipeee : https://www.tipeee.com/c-est-une-autre-histoire
Vidéaste depuis septembre 2015 (un peu par hasard), Manon Bril nous raconte l’Histoire de façon décalée sur sa chaîne cestuneautrehistoire.
Tout a commencé avec « ma thèse en 180 secondes », concours organisé par le CNRS pour lequel Manon Bril a reçu le prix du public lors de la finale régionale Midi-Pyrénées en avril 2015, puis avec une vidéo sur Toulouse dans laquelle elle dévoile des détails insolites de la Ville rose, vidéo relayée par la presse locale.
Si le ton employé peut parfois paraître léger, voire potache ou familier, chaque contenu traité est travaillé en profondeur et scrupuleusement vérifié afin de ne pas laisser (trop) de place aux erreurs.
Combien de vidéos réalisez-vous par mois ou par an ?
Ça dépend du temps libre. une à deux par mois. Pour le moment, il me reste la soutenance de la thèse (fin juin 2018, NDLR). Ce sont des vidéos qui prennent plus ou moins de temps selon le sujet traité (recherches, script, réalisation, montage, etc.)
Quels contacts avez-vous avec vos communautés ? Rencontrez-vous vos abonné(e)s dans la “vraie vie” ? (“IRL : In Real Life”)
Le premier contact se fait par les média sociaux. Je réponds aux commentaires et messages. Par ailleurs, je suis de temps en temps invitée à des événements comme des conventions.
Quels média utilisez-vous le plus ?
Au-delà de la chaîne Youtube, je suis plus présente sur Twitter dont le format permet notamment les petites phrases rigolotes.
J’utilise Facebook uniquement pour poster des informations qui concernent la chaîne.
Je commence à utiliser Instagram, mais je ne maîtrise pas encore le format idéal.
Sur quel média avez-vous le plus d’engagement de la part de votre communauté ?
En premier, la chaîne (surtout avec le nouvel onglet « communauté ») puis Twitter, FB et Instagram.
J’utilise peu ou pas snapchat car il y a trop peu de monde.
Mais tout ça prend beaucoup de temps et d’énergie.
De quelle façon assurez-vous votre promotion ?
Majoritairement via les média sociaux et dans une moindre mesure sur les média traditionnels.
Le « cachet universitaire » a attiré les média traditionnels : France Culture, La Dépêche, Côté Toulouse. Puis les autres par effet boule de neige. Cela a généré un phénomène de « fierté locale » car il y avait peu de youtubeurs et a fortiori de youtubeuses à Toulouse lorsque j’ai commencé.
Vos abonnés passent-il d’une plateforme à l’autre pour échanger avec vous ou sont-ils « fidèles » à une seule plateforme ?
C’est difficile à savoir. Les outils d’analyse sont un peu techniques, pas forcément super faciles à utiliser.
Lorsque j’ai ouvert mon compte Instagram, je l’ai annoncé sur Youtube. J’ai eu très vite 2000 followers.
Combien de temps par jour/semaine, passez-vous à échanger avec vos communautés ?
Je ne sais pas le quantifier. Ça dépend des jours et du contenu produit. J’ai tendance à me faire happer !
Vous venez de terminer une thèse d’histoire. Et maintenant ?
Je vis de la chaîne grâce aux dons sur tipeee.
Le projet est de pérenniser la chaîne avec Tipeee.
Ces revenus cumulés me permettent de rémunérer les personnes qui travaillent avec moi (cameraman et compositeur).
J’ai par ailleurs un travail à mi-temps avec l’université de Toulouse pour qui je réalise des vidéos sur la chaîne « Mondes sociaux »), ainsi que des contrats ponctuels avec des institutions (musées, etc.)
Le ton que vous employez, notamment dans vos vidéos, est volontairement décalé. Vous arrive-t-il de vous censurer ? Si oui, sur quelles notions/termes ?
Je fais plus attention sur les blagues second degré qui ne passent plus très bien. Je comprends que les mentalités évoluent et que ça puisse blesser certaines personnes.
En revanche j’adapte mon discours lorsque je travaille pour les institutionnels comme les musées ou pour l’université pour laquelle j’emploie un ton plus conventionnel.
J’ai été contactée par une chaîne de télé pour être chroniqueuse dans une émission. La chaîne m’a fait retravailler le ton mais il n’y a pas eu de suite car ça ne collait pas avec mon style. « Dénaturer en gardant l’esprit », ça ne fonctionne pas.
Vos proches (famille, amis) vous soutiennent-ils ? Si oui, l’ont-ils fait dès le début et de quelle façon ?
Plus ou moins de près mais ils ont tendance à être soucieux et me poussaient vers une stabilité de l’emploi. Je gagne mieux ma vie que lorsque j’étais professeur des écoles. Ma mère est à fond. Mon père a bien compris que je gagne bien ma vie mais il s’inquiète du changement éventuel de statut.
Je ne suis vraiment pas inquiète car pour le moment, je dois trier les propositions que j’ai.
Quelles autres compétences que l’Histoire devez-vous maîtriser pour exercer votre profession de vidéaste web ?
J’ai appris sur le tas à faire du montage vidéo.
Il y a aussi le management, négocier les contrats (je n’ai pas d’agent pour s’occuper de ça à ma place, sauf pour 1 projet précis, où je passe par une boîte de prod, mais c’est un choix de ma part. Pour le reste je veux rester totalement indépendante, pour l’instant en tout cas), gérer les réseaux sociaux, organiser et gérer un tournage, découper le script en fonction des lieux de tournage, les relations client, la comptabilité, réserver les trajets, les hôtels pour l’équipe, la communication, le marketing, les relations presse, etc.
Je suis une chef d’entreprise débutante !
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à nos lecteurs ?
Les 50 ans et plus ne sont pas la majeure partie de mes abonnés. Mais Youtube n’est vraiment pas que pour les ados ou les geeks.
En vulgarisation il y a énormément de sujets et de façons de faire différents (par exemple Axolot, Nota Bene dont les vidéos sont très classiques dans leur forme)
Il faut chercher, fouiner. Il existe tous types d’émissions, de formats. Des trucs très nuls, d’autres super. Il faut prendre le temps. Il y a aussi des tutos pour tout et n’importe quoi.
Pour le meilleur et pour le pire.
Rejoignez Manon Bril sur sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCKjDY4joMPcoRMmd-G1yz1Q
Vous pouvez aussi participer financièrement à ses projets via la plateforme tipeee :