En accueillant l’exposition Le Rire de Cabu, la Région Occitanie rend hommage au dessinateur de presse, victime de l’attentat contre Charlie Hebdo. La rétrospective de ses œuvres, inaugurée le 3 mai, à l’occasion de la journée mondiale pour la liberté de la presse, est présentée jusqu’au 19 juin, au sein de l’Hôtel de Région de Toulouse et sur le parvis de l’Hotel de Région de Montpellier.
Exposition participative, joyeuse et impertinente
L’exposition présente 400 dessins, dont de nombreux inédits. Tous démontrent que l’on peut rire de tout, surtout lorsque cela fait réfléchir ! Un adage qui a guidé le dessinateur tout au long de sa carrière. Après une mise en situation du dessinateur qui accueille lui-même le public depuis sa table de travail, les visiteurs peuvent découvrir ses thèmes d’inspiration et s’essayer à la caricature. Un parcours spécifique est proposé pour les 7-12 ans, accompagné d’un livret-jeu. Les enseignants ont également un livret à leur disposition pour leur permettre de préparer la visite, et de la prolonger en classe.
Créateur de personnages emblématiques comme le Grand Duduche, le Beauf et l’Adjudant Kronenbourg, Cabu, dessinateur de presse engagé, a collaboré avec de nombreux journaux satiriques et a également exercé ses talents de caricaturiste à la télévision. Durant toute sa carrière, Cabu a scruté et dévisagé la société française qu’il connaissait si bien. « Chaque jour, il lisait les journaux, écoutait la radio, allait en reportage et prenait des notes. Il disait que son boulot, c’était de trouver un angle, comme un journaliste », indique Véronique Cabut, veuve du dessinateur. La consommation, les jeunes, et les femmes faisaient partie de ses thématiques récurrentes.
Le dessinateur de presse va porter un regard plus incisif sur la politique à partir de 1968. Une dizaine de présidents vont ainsi passer sous son œil avisé et seront publiés dans des journaux satiriques. Cabu aimait caricaturer les artistes et les “people” et ne lâchait pas ceux qui fanfaronnaient dans les médias et étaient en mal de projecteurs.
Faire réfléchir dans la bonne humeur
Dessinateur pacifiste, Cabu a toujours cherché à provoquer et faire réfléchir à travers ses dessins, dans la bonne humeur. « Je m’insurgerai toujours contre l’injustice et la connerie ! » proclamait-il. Parmi ses sujets de prédilection : les pollueurs, les militaires, la société de consommation, et les intégristes de tout culte. Auteur de centaines de dessins antimilitaristes, Cabu a d’ailleurs été condamné plusieurs fois pour insultes à l’armée ou atteinte à son moral.
Cabu s’inspirait parfois pour ses dessins d’œuvres de peintres et dessinateurs de toutes époques, comme Picasso ou Rembrandt, mais c’est Albert Dubout, dessinateur de presse, qui a le plus influencé Cabu dès ses débuts. Dubout était diplômé des Beaux-Arts de Montpellier et son musée se trouve à Palavas-les-Flots. Ses amis sont également immortalisés, ceux avec qui il a noué des amitiés très fortes : Goscinny (ils ont travaillé ensemble sur l’hebdomadaire de bande-dessinée Pilote), Gotlib, les dessinateurs du Canard enchaîné…
Une exposition à découvrir avec bonheur du mardi au dimanche (10h – 18h) avec une nocturne le jeudi jusqu’à 20h. Visites guidées pour tout public le jeudi à 18h30, le samedi et le dimanche à 11h et 16h.
22 Boulevard du Maréchal Juin à Toulouse – 201 avenue de la Pompignane à Montpellier
Hôtels de Région de Toulouse et de Montpellier